François, quelles raisons vous ont poussé, avec votre partenaire, à vous inscrire à Lorient-Les Bermudes-Lorient ?
Nous y allons parce que c’est une belle course qui arrive à point nommé dans notre calendrier, entre la Route du Rhum, en cette fin d’année, et Brest Oceans, la première course autour du monde en solitaire en Ultim, dans un an. Je n’ai pas connu Lorient-Les Bermudes, parce que je n’étais pas né ou trop jeune [il est né en 1983, NDLR], mais je sais que c’était une course importante dans l’univers de la course au large et une épreuve chargée d’histoire. C’est vraiment sympa de la voir renaître et je trouve que c’est important que notre participation contribue à la relancer.

Que vous inspire le parcours ?
C’est un parcours que nous connaissons bien, mais sur un format spécial, puisque c’est un aller-retour, ce que nous n’avons jusqu’ici pas fait en course. Il y a déjà le départ de Lorient, qui nous est forcément familier, parce qu’une grosse partie des équipes de course au large sont basées à Lorient et que nous y avons construit le trimaran MACIF [chez Keroman Technologies, NDLR]. C’est chouette d’avoir une grande course transatlantique qui parte de Lorient. Ensuite, même si nous ne nous y arrêtons pas, je suis aussi content de passer par les Bermudes, un endroit qui a récemment été important dans l’histoire de notre sport avec la Coupe de l’America. Quant au parcours en lui-même, il est intéressant, parce qu’on varie forcément les styles, entre un aller à l’encontre des systèmes météo de l’Atlantique Nord, sur un format qui ressemble à celui de la Transat anglaise, et un retour dans le bon sens où nous irons vite. Ça devrait nous faire une durée de course d’une dizaine de jours.

Que peut vous apporter cette course dans la préparation du tour du monde en solitaire ?
L’année dernière, nous avions participé à The Bridge quelques mois avant mon record du tour du monde en solitaire. Nous nous étions alors dit que pour battre le record de Thomas Coville, il allait falloir sortir de sa zone de confort, pousser le bateau de manière importante et naviguer en solitaire de façon assez proche du rythme en équipage, The Bridge m’avait en ce sens permis d’aller encore plus loin dans la performance. Sur Lorient-Les Bermudes-Lorient, avec un autre tour du monde en ligne de mire et une concurrence très relevée, je serai dans la même démarche : je chercherai à élever encore mon niveau de jeu sur le bateau. Ce format équipage est idéal pour pousser le curseur un peu plus loin